Jean-Pierre Poisson n’a pas de principe de construction de tableau. Il se crée petit à petit.
Lorsque Jean-Pierre pose le pinceau sur la toile vierge, c’est comme s’il plaquait le premier accord d’une de ses improvisations de jazz au piano. En peinture comme en musique, il puise son inspiration dans l’émotion du moment : improvisation totale et même recherche de l’harmonie.
Pour Jean-Pierre, les couleurs chantent et il a besoin de la musique pour peindre, que ce soit le blues très lent de John Lee Hooker, le jazz teigneux de Thelonious Monk, le rock endiablé des Rolling Stones ou une danse colorée et flamboyante de Rimski-Korsakov.
Quand il commence une toile, il choisit une musique qui correspond à son émotion du moment. Alors commence la première phase de la création de la toile : l’improvisation. Ses gestes sont mécaniques et guidés par la musique. Il peint directement sur la toile avec des pigments en poudre.
Cette première phase d’improvisation quasi extatique terminée, arrive la phase de construction, de composition. Jean-Pierre analyse sa toile. Il équilibre les formes et les couleurs.
Sa rencontre avec un peintre chinois, dans les années 1980, a été essentielle. Il lui a fait travailler l’encre de chine en camaïeu noir pendant des mois. Pour Li Sen, c’était la seule façon de bien interpréter la lumière. Aussi, Jean-Pierre s’efforce, dans ses toiles, de faire ressortir la lumière en travaillant les transparences avec des glacis successifs. Le tableau doit donner l’impression d’être éclairé par derrière.
Jean-Pierre utilise essentiellement des pinceaux chinois qui lui permettent de réaliser des effets très particuliers. Son langage plastique est très personnel, contraste de transparences et de matière, avec une large palette picturale où le noir en larges trames ou en jets grenus soutient et renforce le jeu des autres couleurs.
Son atelier-salle d’exposition de 500 m² se situe dans l’ancienne tannerie, pleine de charme de Gélos. Il est possible de le visiter.